Quel avenir ?

Quel est l'avenir de la voiture électrique ?
Avec la fin programmée des ventes de véhicules thermiques à horizon 2035, il semblerait que l’avenir soit à l’électrique. L’offre de modèles électriques sur le marché se diversifie. Aussi, les infrastructures sont de plus en plus pensées pour simplifier le quotidien des électro-automobilistes avec par exemple, l’installation de près de 900 000 bornes de recharge à ce jour. De leurs côtés, l’État et les collectivités déploient des aides financières pour encourager la transition vers ce mode de transport, aussi bien pour les particuliers que les entreprises et professionnels.
Mais qu’en est-il réellement ? Quel est l’avenir de la voiture électrique ? Comment expliquer l’essor de la voiture électrique dans le parc automobile ?
Selon l’ONG International Council on Clean Transportation (ICCT), une voiture électrique peut émettre jusqu’à 81 % de moins de CO2 qu’un modèle thermique équivalent sur l'ensemble de son cycle de vie. Moins polluant qu’une voiture thermique, le véhicule électrique n’est pour autant pas “zéro carbone”. En effet, la pollution émise par les véhicules électriques provient essentiellement de leur production. En particulier, la fabrication des batteries lithium-ion qui les composent. Cette dernière conduit la production d’une voiture électrique à un impact carbone 2 à 3 fois supérieur à celui de la fabrication d’un véhicule thermique équivalent. Des résultats publiés par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) dans un avis d’octobre 2022.
En revanche, sur l’ensemble de la durée de vie des tractions électriques, le rapport s’inverse. C’est à l’usage que la voiture électrique révèle son intérêt pour l’environnement car :
- Côté pollution de l'air, les moteurs électriques n’émettent pas de polluant d’échappement, évitant notamment de libérer des oxydes d’azote ;
- Côté particules, les véhicules électriques en créent. Elles proviennent, par exemple, de l’abrasion des pneus en contact avec la route. D’ailleurs, ces véhicules sont plus lourds et équipés de pneus plus gros qu’un modèle équivalent à essence ou diesel ;
- Côté pollution sonore, la voiture électrique est beaucoup plus silencieuse.
La fin des voitures thermiques prévue pour 2035 en Europe ?
Le Parlement européen a voté en faveur de l'interdiction de la vente de véhicules thermiques neufs dès l’année 2035. Un vote qui a donné un coup de fouet chez les Gouvernements et certains constructeurs automobiles. En France, le Gouvernement a créé un plan d’aides aux industriels de l’automobile pour les encourager à entamer leur transition vers la mobilité électrique. Ce dernier pousse l’amélioration du recyclage des batteries de véhicules électriques et prévoit l’octroi d’une aide totale de 100 millions d’euros aux constructeurs de voitures électriques. Le plan national poursuit également l’objectif des 100 000 bornes électriques accessibles sur le territoire. Un chiffre atteint le 5 mai 2023 qui appelle à l’implantation de près de 500 000 points de recharge à l’horizon 2027. Du côté des industriels, plusieurs constructeurs automobiles s’engagent dans le tout électrique : Ford promet de devenir tout électrique dès 2030 quand Opel vise 2028, Renault et Peugeot 2030.
La mobilité électrique peut-elle être pérenne ?
Entre le coût élevé que représente l’acquisition d’un véhicule électrique et la question de la production et du recyclage des batteries, la mobilité électrique peut-elle réellement être durable ? Le prix constitue probablement le plus gros frein à l’investissement dans les véhicules électriques. C’est une réalité, la voiture électrique coûte cher pour plusieurs raisons. D’abord, la production des batteries. Elle dépend beaucoup des exportateurs de matières premières tels que le lithium et le cobalt qui composent les batteries de voitures électriques. Ensuite, la récente pénurie des semi-conducteurs. Les semi-conducteurs servent à la fabrication des puces électroniques. Celles-ci sont essentielles au bon fonctionnement d’une voiture thermique comme électrique. Or, près de 80 % des fournisseurs des entreprises européennes opérant dans l'industrie des semi-conducteurs ont leur siège en dehors de l'Union européenne. En réaction, a été créé le Paquet législatif européen sur les semi-conducteurs pour augmenter la production sur le territoire des micropuces. Enfin, l’achat et l’installation de bornes électriques chez soi viennent alourdir la facture. Selon le type de prises et de bornes choisies, le montant total de l’opération peut rapidement atteindre les 2 000 €.
À l’usage, l’électro-automobiliste est pourtant gagnant
Le coût de la recharge à l’électricité est inférieur à prix d’un plein de carburant. Cela est d’autant plus vrai car vous pouvez décider de charger votre véhicule aux heures creuses. Le coût d’entretien est moins élevé car un véhicule électrique contient moins de pièces qu’une auto thermique ; La durée de vie d’une batterie lithium-ion est estimée à une dizaine d'années. Une longévité qui peut être optimisée en adoptant certaines bonnes pratiques (contrôle de la charge et du poids du véhicule, écoconduite, etc.).
Le recyclage des batteries est en progrès
Pour tenter de réduire les coûts de production des batteries et assurer la diminution des émissions de CO2 - directement liées à l’extraction des métaux critiques - l’Union européenne développe une réglementation en faveur du recyclage des composants des batteries de voitures électriques. Une batterie de voitures électriques est aujourd’hui composée en majorité de lithium-ion puis de cobalt, de nickel et de manganèse. Insuffisamment recyclés par les industriels, l’Union européenne a voté un plan, à court terme, qui impose notamment un pourcentage minimum de recyclage des métaux des batteries : 80% pour le lithium, 90 % pour le cobalt, le cuivre et le nickel.
En bref
Sans nul doute, les prochaines décennies feront place à la mobilité électrique. Une voiture électrique émet jusqu’à 80 % de moins de gaz à effet de serre qu’un véhicule à moteur à combustion. La mobilité électrique reste encore émettrice de CO2. Et ce, principalement au moment de sa fabrication, plus particulièrement lors de la production des batteries de véhicules électriques. Législateurs et industriels se lancent dans la recherche de solutions plus douces afin d’améliorer le recyclage des batteries, de baisser les coûts des véhicules électriques. L’ADEME soutient des projets d’innovation visant à créer de nouveaux prototypes pour donner naissance à la voiture électrique de demain. Plus légère et plus douce, elle devra se rapprocher de plus en plus de la neutralité carbone.